J’ai lu pour vous l’article du Monde Diplomatique sur POUTINE et la guerre de Crimée

En regardant une simple carte, l’importance stratégique le la Crimée saute aux yeux .Car qui contrôle Sébastopol, contrôle la Mer Noire, son accès vers les mers chaudes (Marmara, Méditerranée, canal de Suez…) via le Bosphore.

La Crimée. Pourquoi tant de passions pour cette terre orientale ?

la géographie

En regardant une simple carte, l’importance stratégique le la Crimée saute aux yeux .Car qui contrôle Sébastopol, contrôle la Mer Noire, son accès vers les mers chaudes (Marmara, Méditerranée, canal de Suez…) via le Bosphore.

Les Russes nous ont déjà fait le coup en 1854 !

Nicolas Ier, Tsar de toutes les Russies, avait déjà compris tout l’intérêt de poser ses bottes belliqueuses sur les bords de la Mer Noire, alors contrôlés par un empire à l’agonie : l’empire OTTOMAN.

Cette extension de l’empire russe au détriment du moribond sultanat n’arrangeait guère nos amis Anglais dont la route des Indes étaient clairement menacée. Napoléon III, notre empereur en quête de légitimité (notamment militaire) y voyait aussi l’occasion de redorer son blason. Les meilleurs ennemis d’hier (depuis Waterloo) trouvèrent ainsi, à la surprise générale, un terrain d’entente. N’oublions pas que celui qui ,n’était encore que le neveu de Napoléon Ier, après l’échec de sa première tentative de coup d’état, avait trouvé refuge à Londres !

500 000 morts plus tard, les Russes perdaient la guerre de Crimée.

De cette victoire française oubliée, nous restent :

– le zouave du pont de l’Alma (ce furent les Zouaves qui prirent les canons aux Russes postés sur les hauteurs de la rivière Alma) ;

– quelques noms de stations de métro (Sébastopol, Crimée,…) ;

– le “j’y suis, j’y reste” du maréchal Mac-Mahon) ;

– un remodelage (congrès de Paris de 1856) de la carte de l’Europe aux dépends des Russes.

Un siècle plus tard

Hitler (qui fit le siège de Sébastopol), puis Lénine, puis Staline passèrent par là. La Crimée devient un fragment de l’immense Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Les Soviétiques font de Sébastopol une base majeure de leur arsenal maritime, y compris pour leurs sous-marins nucléaires.Tout sera gelé jusqu’à la tombée du mur de Berlin.

1990

Déjà l’autonomie de l’Ukraine proclamée réveil les passions russes en Crimée. 1991, la Crimée devient une république dépendante de la République d’Ukraine. Et la flotte russe ?

Elle est partagée entre Russes (70%) et Ukrainiens (30%).

POUTINE

Le président Russe serait-il un grand nostalgique ? Vladimir Poutine ne jure que par le passé glorieux de ses ancêtres couronnés du Kremlin (même si les derniers ont terminé fusillés dans un sous-sol obscur d’Ekaterinbourg). Pour le Tsar des temps modernes, pas question de voir l’occident aux portes de la Russie.

Comme Nicolas Ier, POUTINE a envoyé ses troupes en Crimée, profitant de l’état de faiblesse de la puissance locale (Kiev).

Allons-nous refaire la guerre de Crimée ? Anglais et Français (augmentés des américains sans-doute) vont-ils, comme il y a 160 ans, envoyer un corps expéditionnaire dans les Dardanelles ?

Rien n’est moins sûr.

Car les motivations de l’époque ont disparu. Plus de route des Indes. Plus de quête de légitimité militaire (quoique, pour Hollande, après l’affaire du Mali, ça se discute…)

Et puis, il y a bien sûr la question du gaz. Même si les réserves européennes sont pleines (merci à la météo clémente de l’hiver), les capacités de résistance de notre économie à une fermeture du robinet russe est limitée. Voilà de quoi réfléchir sur notre réelle indépendance énergétique ! Un hoquet au Nigeria et notre nucléaire vacille ; un soubresaut à Moscou et nous voici gros-jean comme devant !

Affaire à suivre.