L’Arabie saoudite et le pétrole

L’Arabie saoudite, comme on le sait, est une monarchie pétrolière sunnite, à tendance Wahhabite, dont la puissance financière met en péril les équilibres mondiaux. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, il en est ainsi. Alors que rien ne les rapproche, Les États-Unis et la monarchie saoudienne  ont conclu un pacte d’assistance mutuelle :  le pétrole pour l’un, le le parapluie militaire pour l’autre.


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La richesse obscène de l’Arabie Saoudite a été mise au service de l’Islam le plus rigoriste, voire d’actions terroristes, dont les victimes ont été souvent les pays occidentaux et notamment les États-Unis. Ainsi, le quartier de Moleenbeck à Bruxelles doit-il sa sulfureuse réputation aux pétrodollars investis dans les années 60 par la famille Saoud dans la fameuse mosquée de Bruxelles et le financement des Imams qui allaient avec…

Mais la récente indépendance américaine en hydrocarbures (liée à excentration massive de gaz de schistes) et le ralentissement de l’activité chinoise ont remis en cause ce marché de dupes. Le monde ne sait plus que faire du pétrole. Depuis 2014, la baril a perdu 80 % de sa valeur, en raison de la concurrence effrénée que se livrent les pays producteurs.

Il est toutefois trop tôt pour s’inquiéter pour l’Arabie qui dispose d’une réserve de devises phénoménale. La production à perte qu’elle a voulue vise trois objectifs :

  1. Protéger ses parts de marchés. Un pétrole bon marché est un signe donné au monde, de plus en plus critique à l’égard des hydrocarbures et de leur impact sur le climat. Il s’agit là d’un changement de posture radicale : la famille régnante avait jusqu’alors privilégié l’intérêt des générations futures par une production raisonnée. L’Arabie serait-elle à bout d’arguments pour nous refourguer son pétrole et ainsi continuer à parader comme un enfant trop gâté dans les palaces du monde entier ?
  2. fragiliser l’Iran, l’ennemi juré de l’islam chiite ;
  3. torpiller la production américaine qui n’est plus rentable à moins de 30$ le baril. Rappelons que la décision américaine de gaz de schiste de se lancer dans les gaz de schiste était pertinente en 2008 lorsque le baril était à 150 $ ! Attention ! Il est également trop tôt pour s’inquiéter pour l’Oncle Sam : les installations d’extraction de gaz de schiste sont particulièrement souples, faciles à arrêter et aussi faciles à redémarrer. Les compagnies US privées les plus solides attendent sagement que le prix du baril remonte. On constate même une relative stabilité de la production américaine, qui semble donc se faire à perte également, peut-être pour couvrir les frais d’exploitation.

L’Arabie saoudite des Saoud est une anomalie sur la carte du monde, une dictature religieuse tyrannique, intolérante, qui a accouché d’enfants gâtés dont le seul mérite fut de naître sur un puits de pétrole. Peut-être est-elle à son crépuscule. Il convient toutefois de ne pas jeter trop vite le bébé avec l’eau du bain :  les fondamentalistes religieux sont là, tapis dans l’ombre et attendent leur heure pour conquérir le pouvoir. Une guerre ouverte avec l’Iran serait alors fort probable.

 

 

 

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