
Carol réalisé par Todd Haynes, avec Cate Blanchett , Rooney Mara et Kyle Chandler.
New-York, 1952. Les rues de New-York sont balayées par un vent glacé. Nous sommes sans doute à quelques jours de Noël. Dans les salons cossus d’un grand hôtel, deux femmes se font face, complices, silencieuses. La première, Thérèse, resplendit de fraîcheur, de jeunesse. La seconde est plus âgée, mais illumine la pièce de sa classe, c’est Carol. Elles ne sont pas du même monde, mais semble pourtant si proche, liée par une histoire extraordinaire que nous ne connaissons pas encore.
Soudain, un homme visiblement pressé, coiffé d’un feutre américain, vient briser maladroitement cet instant de magie féminine. On a envie de renvoyer l’intrus, de le remettre dans son univers masculin pour que le charme continue à opérer. Mais il est trop tard, cette vieille connaissance de Thérèse vient s’immiscer entre les deux femmes. Carol se lève et disparaît. On ne croit pas une seconde à l’excuse qu’elle présente pour s’éclipser comme une voleuse. Thérèse reste seule avec cet homme qui l’emmène dans une belle voiture. À travers la vitre embuée, on ne voit plus que son visage juvénile, tendre, qui observe la rue avec des yeux mélancoliques. Thérèse s’échappe alors dans ses souvenirs, dans un magasin de jouets, quelques mois plus tôt. Ce fut là qu’elle rencontra pour la première fois Carol. Thérèse vendait des poupées et son regard fut comme attiré par cette femme d’un autre monde, l’incarnation du bon-goût, de la classe mondaine, d’un New-York qu’elle ne connaîtrait jamais. Les deux femmes ont échangé quelques mots, à jamais gravés dans le cœur de Thérèse. Puis Carol s’est éloignée et a disparu dans la foule des mamans affolées. Par chance, elle avait oublié ses gants…
A voir absolument
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.