Les trente glorieuses et le code du travail

Le code du travail a été pensé à une époque prospère connue sous les termes de Trente glorieuses (1946-1970). Tout était facile. La croissance était forte et le CDI la norme. Le chômage n’existait pas.

Afficher l'image d'origine
Trente Glorieuses

 On pouvait quitter son emploi le lundi et travailler ailleurs le mardi. La consommation soutenait l’économie qui ne souffrait pas de concurrence de pays à bas coûts. L’énergie était bon marché et la robotisation des tâches n’avaient pas encore ravagé l’emploi salarié. L’État, c’était la providence. Il avait les moyens de tout payer et effectivement il payait tout : les salaires, le pensions, la défense, l’éducation… “Déficit” était un terme absent du dictionnaire. La crise pétrolière et l’émergence de la concurrence internationale est alors venue tout gâcher. Notre modèle social bâti aux heures bénies, selon des hypothèses qui n’avaient plus cours, commença alors à trembler. La croissance est devenue molle et le chômage a commencé sa lente ascension. 1974. Giscard d’Estaing, notre Kennedy à nous, était alors aux manettes. La belle mécanique était grippée. Le déficit budgétaire, véritable gangrène de nos finances, a commencé à se répandre pour ne plus nous lâcher. L’Etat, soudain, ne pouvait plus tout payer.  

Afficher l'image d'origine

  Les hypothèses sur lesquelles le Code du Travail avait été construit s’étaient envolées, , avaient été ensevelies dans la Grande Nécropole des modèles économiques d’après-guerre  avec les Trente Glorieuses. Les “avantages acquis” que les entreprises pouvaient effectivement supportés étaient devenus un véritable fardeau qui remettait en cause leur survie.

D’où venons-nous ?

Au 19ème siècle, l’espérance de vie est de 35 ans pour un ouvrier ! Germinal d’Emile ZOLA traduit bien cette époque. Il est alors temps de réagir.  En 1841 est interdit le travail des enfants de moins de 8 ans. En 1884 sont reconnus les syndicats. 1898, on légifère sur les accidents du travail. Avec le front Populaire (1936), on octroie les congés payés (15 jours alors), et la limitation à 40 heures du temps de travail.

La Constitution de 1946, pour la première fois, laisse une place aux droits sociaux : on y inscrit :

  • la liberté syndicale ;
  • et le droit de grève.

Les trente glorieuses (1946-1970)

Le principe de la négociation entre syndicats et employeurs “par branche” est instaurée ainsi que la justification d’un licenciement. Les lois Auroux créent les CHSCT (Comité d’Hygiène et Sécurité des Conditions de Travail).

La crise (1974 à nos jours)

La période bénie des Trente Glorieuses étant révolue, on commence à réfléchir à l’assouplissement du Droit du Travail manifestement, inadapté aux nouveaux défis de l’économie. Toutefois, en 1981 Fançois MITTERAND, à contre-courant de ses partenaires européens, introduit à la retraite à 60 ans, la semaine de 35 heures et la cinquième semaine de congés payés. Le déficit budgétaire continue de se creuser mettant en péril l’avenir de notre modèle social.