Dieu, Pasteur et la science

“Un peu de science nous éloigne de Dieu. Beaucoup nous y ramène…”  PASTEUR

Voilà une citation de PASTEUR (reprise à son compte bien plus tard par Jean-Paul II) qui résume bien l’interminable dialogue entre Dieu et la science.

Le gène de Dieu

Dieu, Pasteur et la Science

L’homme possède en lui l’idée de Dieu. C’est une évidence. Elle est engendrée par la peur de la mort, la perte d’un être cher, une guérison miraculeuse ou tout simplement par l’admiration de la beauté du monde ou le vertige de l’infini

” Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.” PASCAL et l’infini.

Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer, d’étudier les communautés humaines, actuelles et passées. Elles ont toutes en commun l’idée de Dieu ou, en tout cas, de forces surnaturelles qui les dépassent, transcendantes, parfois bienveillantes, parfois maléfiques, prenant des formes animales ou minérales (animisme), d’esprits ou de vieux barbus. Cette ” idée spontanée ” de Dieu fut illustrée notamment par Descartes :

” Moi qui suis un être imparfait, il y a dans mon esprit une notion de perfection. Qui d’autre, sinon Dieu lui-même, a-t-il pu me donner cette notion de perfection ? “ Descartes et Dieu.

Les premiers balbutiements de la science n’ont pas remis en cause les croyances en cet “au-delà”. Ils portaient essentiellement sur des questions techniques visant l’amélioration des conditions de vie. La philosophie fut la première à s’intéresser aux questions métaphysiques (en grec “à côté de la physique”) et notamment à celle portant sur l’origine du monde.

Aristote, déjà, parlait de la cause première, le premier moteur immobile qui a permis tous les autres mouvements. Descartes ne dira pas autre chose lorsqu’il exposera son principe d’inertie :

« Donc suivant cette règle, il faut dire que Dieu seul est l’auteur de tous les mouvements qui sont au monde, en tant qu’ils sont, et en tant qu’ils sont droits ; mais que ce sont les diverses dispositions de la matière, qui les rendent irréguliers et courbes. Ainsi que les Théologiens nous apprennent, que Dieu est aussi l’auteur de toutes nos actions, en tant qu’elles sont, et en tant qu’elles ont quelques bontés ; mais que ce sont les diverses dispositions de nos volontés, qui peuvent les rendre vicieuses. » Descartes et Dieu.

Au départ dispersée, la croyance s’est peu à peu structurée, homogénéisée avec l’invention et la propagation des monothéismes. La Bible enfin a permis de coucher sur le papier la vérité, le dogme définitif, irréfutable, qui décrit la création du monde par le grand architecte. On aurait pu en rester là, l’ensemble des questions métaphysiques ayant trouver leur réponse dans le livre saint.

Un peu de science

Lorsque COPERNIC et KEPLER ont montré que les écrits des théologiens étaient manifestement faux, que la terre ne se trouvait pas au centre de l’univers, une farandole de scientifiques s’est engouffrée dans la brèche , malgré la surveillance pointue de l’Inquisition et de la Sorbonne.

La remise en cause du dogme chrétien est devenue un sport européen qui a bousculé les digues du Vatican, qui ont fini par céder, les unes après les autres, sous les coups de boutoirs mathématiques. Le doute s’est alors installé dans les cerveaux les mieux bénis.

Au fur et à mesure des avancées de la science, Dieu reculait. La terre avait perdu son géocentrisme, puis le soleil son Héliocentrisme, alors Dieu se cacha plus loin, dans une lointaine galaxie (Georges LUCAS)… La Science commençait à nous éloigner de Dieu.

Isaac NEWTON

Toutefois, la déferlante scientifique, malgré sa puissance, n’arrivait pas à tout expliquer. Elle parvenait à expliquer le “comment des phénomènes”, mais jamais leur “pourquoi “, ce qui conduit le grand mathématicien et théologien allemand LEIBNIZ à avouer l’impuissance de ses outils mathématiques en poussant son fameux cri de désespoir :

” Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? “ LEIBNIZ.

Il sous-entendait bien entendu qu’il y avait quelque chose parce qu’un être inaccessible à nos petits cerveaux l’avait voulu ainsi…

Les phénomènes étaient reliés entre-eux par des lois physiques, que l’on pouvait observer, mais dont on ne savait rien. Certes, on savait (depuis NEWTON) que la pomme tombait sur la tête des savants parce qu’elle était attirée vers le centre de la terre par la gravitation. Mais on ne pouvait rien dire de cette gravitation. On ne faisait que la constater.

Les plus grands savants buttant sur ce problème insoluble sont donc revenus à la case-départ : Dieu.

« La gravité explique les mouvements des planètes, mais elle ne peut pas expliquer qui a mis les planètes en mouvement. C’est Dieu qui régit toutes les choses et qui sait tout ce qui existe ou peut exister. » Isaac NEWTON et Dieu.

Il s’inscrivait dans la lignée d’Aristote et de Voltaire, ce dernier écrivant :

“ L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. ” VOLTAIRE et le dieu horloger.

On n’avait guère avancé malgré les progrès phénoménaux de la science. En un mot, NEWTON parvenait à expliquer le mouvement des planètes en prenant en compte la gravitation, mais se déclarait incompétent, lorsqu’il s’agissait d’expliquer d’où venait cette force qui exerçait ses effets à distance. On ne sait d’ailleurs toujours pas pourquoi la constante de gravitation est réglée à 9,80665 m·s-2 très exactement.

Le savant à la pomme écrivit également :

« Ce magnifique système solaire, avec ces planètes et ces comètes, n’a pu être engendré que par la volonté et la puissance d’un Être intelligent… Cet être régit toutes choses, et non comme une sorte d’âme du monde, mais comme un maître au-dessus de tout ; et c’est à cause de son pouvoir qu’il veut qu’on l’appelle « Seigneur Dieu », ou « Celui qui règle tout »… Le Dieu suprême est un Être éternel, infini, parfait en tout point. » Isaac NEWTON et Dieu.

Isaac NEWTON, par la science, s’était rapproché de Dieu. Il était “déiste” : c’est-à-dire qu’il acceptait l’existence de Dieu ; un Dieu qui avait engendré le monde ; mais un Dieu qui restait toutefois “au-dessus”, qui ne s’occupait guère des affaires humaine, un peu comme le Dieu d’Épicure qui se cachait dans les inter-mondes.

Pierre-Simon de LAPLACE

D’autres grands savant ne s’embarrassèrent pas de ces questions. On connait le fameux dialogue entre le mathématicien Pierre-Simon de LAPLACE et Napoléon Ier.

LAPLACE présenta dans son Traité de la mécanique céleste le fonctionnement de l’Univers ! L’empereur s’étonna que ce fonctionnement ne mentionnât pas l’intervention de Dieu et Laplace de répondre : ” Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse”. Pierre-Simon LAPLACE affirmait ainsi son total déterminisme : il n’y a pas de place au hasard, tout est réglé par des lois mathématiques. Un savant qui connaitrait les conditions initiales, c’est-à-dire la position et la vitesse de tous les objets, pourrait en déduire le futur ! Comme Dieu l’aurait fait !

Toutefois, LAPLACE, contrairement à son affirmation, n’excluait pas totalement Dieu : en effet, il ne disait rien sur les conditions initiales : qui les avait fixées ? Par ailleurs, il reconnaissait l’impossibilité de tout connaître.

Albert EINSTEIN

“Dieu ne joue pas aux dés”. Albert EINSTEIN et Dieu.

Qu’à voulu dire Albert EINSTEIN en affirmant que “Dieu ne joue pas aux dés ? ll affirmait, dans la lignée de LAPLACE, que le monde est mû par des lois déterministes, que l’on peut écrire sous formes mathématiques. Rien ne se fait au hasard.

Il répondait aux interrogations de l’école de Copenhague (Niels BOHR, Erwin SCHRÖDINGER) qui se penchait alors sur la mystérieuse mécanique quantique, dont les premiers principes furent énoncés par PLANCK. Cette mécanique s’intéresse aux atomes, aux électrons, bosons et autres particules ridiculement minuscules.

HEISENBERG, de la même école, venait de montrer (principe d’indétermination) que l’infiniment petit est indéterminé, qu’un électron, par exemple, ne peut être situé à un endroit précis ! Il a seulement une probabilité d’y être, ce qu’illustre la fameuse formule de SCHRÖDINGER. Bref, il avait mis le hasard en équations, démontrant au passage qu’il existait bien ! Et si le hasard existait dans l’Univers, le DIEU de NEWTON ne pouvait y trouver sa place : car, manifestement, il ne réglait pas tout. Ce fut un véritable séisme.

La Science venait de nous éloigner encore de Dieu !

EINSTEIN a résisté longtemps à cette hypothèse en affirmant l’inexistence du hasard. Il fut mis en défaut par l’école de Copenhague (voir les expériences EPR de Alain ASPECT).

La science au secours de la genèse

On connait la Genèse (Tome I, chapitre premier de la Bible) ; Dieu a créé le monde en six jours et se reposa le septième. “Que la lumière soit et le lumière fut.” etc. La terre aurait aujourd’hui environ 7000 ans.

La Bible ne dit pas où se trouvait Dieu avant la création. Sans doute dans un endroit (si le terme est toutefois approprié) où ni le temps, ni l’espace n’existent. Mais si le temps n’existe pas, comment parler d’un instant zéro ?

Cette vision du monde était manifestement erronée. La science l’avait démontré. En effet, comment expliquer les dinosaures (disparus il y a 65 millions d’années) sur une terre qui n’avait que 7500 ans ? Les théologiens trouvèrent alors la parade : la Bible, en général, et le chapitre de la Genèse, en particulier, ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Il s’agit d’écrits métaphoriques… de la poésie.

Et la science vint à la rescousse…

Le fond diffus

La science mit en évidence l’existence d’un fond diffus. De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un rayonnement électro-magnétique fossile, identique dans toutes les directions de l’espace. Il avait été prédit par Georges GAMOW en pleine seconde guerre mondiale. Sa mise en évidence expérimentale fut fortuite. Elle fut le fruit du travail de PENZIAS et WILSON (deux techniciens des téléphones BELL). Ce fond était la preuve que l’Univers fut, dans un passé lointain, bien plus dense, bien plus petit et bien plus chaud. Il avait donc une histoire ! On pouvait donc remonter le temps, car ce rayonnement était l’image, certes un peu refroidie et diluée, de l’Univers tel qu’il était à sa naissance (ou presque, en fait 380 000 ans). Il y avait donc bien un “instant zéro” et qui dit instant zéro, dit création ! CQFD : La genèse n’était qu’une métaphore du BIG-BANG (nommé ainsi par Fred HOYLE.

La science nous ramenait à Dieu…

Le cas Fred HOYLE

Les scientifiques n’aiment pas que l’on justifie ainsi l’existence de Dieu. Un scientifique est un homme qui calcule, qui explique, qui lève le voile sur l’obscurantisme religieux. Il rejette alors toute hypothèse qui ne va pas dans ce sens (c’est ce qu’on appelle l’effet tunnel). Fred HOYLE fut de cela. Il refusa l’idée d’un Univers ayant une histoire et défendit, contre vents et marées, l’idée d’un Univers stationnaire, immuable, qui aurait existé ainsi de tout temps !

A noter qu’Einstein également refusa l’idée d’un Univers en expansion. Pour régler sa théorie de la relativité générale il introduisit dans ses équations une constante “cosmologique’. Il reconnut plus tard que ce fut “la plus grande erreur de sa vie”.

Mais revenons au sceptique Fred HOYLE. C’est en voulant tourner en dérision la théorie d’un Univers en expansion que l’astrophysicien inventa l’expression “BIG-BANG”, qui devint son appellation officielle.

Le réglage des constantes fondamentales de l’Univers

Mais le poète s’intéressa également aux constantes fondamentales de l’Univers. Ces constantes sont mesurées expérimentalement et semblent incroyablement fixes (d’où leur nom), d’un bout à l’autre de l’Univers, et invariables m^me sur une grande échelle du temps. On les mesure, mais on n’explique pas leur valeur. En voici quelques-unes :

  • la vitesse de la lumière (c) : 300 0000 km/s.
  • la constante de gravitation (g)
  • la constante de Planck (h).
  • la charge élémentaire de l’électron (e) ;
  • la masse du proton ;
  • la masse de l’électron ;
  • le nombre d’Avogadro…

Fred HOYLE fut le tout premier à s’étonner d’une coïncidence troublante : si les valeurs prises par ces constantes avaient été différentes,très légèrement différentes, l’Univers aurait divergé trop vite, ne laissant pas assez de temps aux étoiles pour fabriquer les éléments lourds nécessaires à la vie !

Du pain béni pour les théologiens ! Un réglage de ces constantes est donc nécessaire pour permettre l’apparition de la vie. Et qui dit “réglage”, dit “régleur” ! : si cela n’est pas une preuve de l’existence de Dieu, je ne m’y connais pas !

Une fois de plus la science nous ramenait à lui !

Ce réglage fut par la suite maintes fois confirmé. Une infime variation d’une constante et la formation des atomes est impossible. Une autre variation et les étoiles s’effondrent sur elles-mêmes… Un seul réglage fonctionne, celui que l’on constate dans notre Univers ! Et ce réglage est très improbable, tant il y a de combinaisons différentes !

Le cas Trinh Xuan THUAN

Enfin un Français. Le constat du réglage aboutit à deux types d’interprétations :

  1. Le principe anthropique faible : les seuls êtres capables de constater le réglage sont ceux dont l’existence est permise par ce réglage. Ou en d’autres termes, nous sommes dans la peau d’un joueur du loto qui regarde sa grille gagnante et qui se dit très étonné d’être si chanceux ; Jacques MONOD, dans Le Hasard et la Nécessité, fut un défenseur de ce principe : ” L’homme est perdu dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard “. Stephen HAWKING dira la même chose.
  2. Le principe anthropique fort : la probabilité de tomber juste sur le bon réglage est tellement faible, qu’il ne peut être le fruit du hasard. Ce réglage est le fruit d’un dessein intelligent, d’une entité supérieure, extérieure à l’Univers : DIEU.

Trinh Xuan THUAN est un solide partisan du principe anthropique fort :

« Les astrophysiciens jouent à Dieu en construisant des modèles d’univers, chacun avec sa combinaison de constantes, grâce à la puissance des ordinateurs modernes. La question qu’ils se sont posée est la suivante : héberge-t-il la vie et la conscience après une évolution de 13,7 milliards d’années ? Dans la grande majorité des cas, la réponse est négative. Une exception toutefois : le modèle obtenu avec les constantes de notre Univers ! La précision stupéfiante du réglage de la densité initiale de notre univers est comparable à celle que devrait montrer un archer pour planter une flèche dans une cible carrée d’un centimètre de côté qui serait placée aux confins de l’univers, à une distance de quelque 14 milliards d’années-lumière.» Trinh Xuan THUAN et le principe anthropique fort.

Donc, aucun doute, Dieu existe et a réglé l’Univers. La science est achevée, nous n’irons pas plus loin, et elle nous a ramenés définitivement au divin. Trinh Xuan THUAN poursuit :

« Aucun scientifique ne conteste le réglage très précis des constantes de l’univers pour permettre notre existence […] Ce réglage est-il dû au hasard ? Ou bien résulte-t-il de la nécessité, si bien que les valeurs des constantes sont les seules permises ? Disons le tout de suite : la science est incapable de trancher entre ces deux propositions.»Trinh Xuan THUAN et Dieu.

La science est donc sauvée, pour un temps…

La démonstration par les protéines

Nous savons aujourd’hui que la vie, telle que nous la connaissons, repose sur les protéines (chaines d’acides aminés), molécules complexes, indispensables au fonctionnement des cellules vivantes. Les chercheurs ont calculé la probabilité d’obtenir « par hasard » des protéines. Une protéine contient vingt acides aminés. Il existe donc plusieurs milliards de façon de les assembler et une seule gagnante.

Les chercheurs se sont plongés (grâce aux ordinateurs) dans la soupe originelle, c’est-à-dire dans les premiers océans où est apparue la vie. Ils ont modélisé leur composition, leur chimie, leur température et les multiples collisions d’atomes et de molécules qui forment les macro-molécules comme les protéines… Et ils sont tombés sur un os. Pour obtenir une probabilité réaliste d’obtenir ainsi une protéine “par hasard”, il faut un temps bien supérieur à celui de l’âge terre ! Les protéines ne se sont donc pas formées par hasard ! Et ce calcul ne tient pas compte de la centaine de protéines nécessaires à la vie !

Le principe d’incertitude de Gödel

Ce génial mathématicien a montré que dans un système fermé logique (il a pris l’exemple de l’arithmétique), toutes les propositions ne peuvent être démontrées. Il restera toujours une affirmation dont on ne peut savoir si elle est vraie ou fausse. Cet énoncé est connu sous le nom de principe d’incomplétude de Gödel. Ce principe s’applique partout.

On sait que les scientifiques cherchent à enfermer tout l’Univers dans une seule formule. Ils seraient ainsi l’égal de Dieu. Cette quête vise à établir une “théorie du tout” qui unifierait, dans une seule équation :

  • la gravitation, domptée par EINSTEIN dans sa théorie de la relativité générale ;
  • les trois autres forces (électromagnétiques, nucléaires forte et faible), domptées par la mécanique quantique.

Mais est-ce seulement possible ? Gödel semble dire que non. Pour comprendre l’Univers dans son entier, il faudrait sans doute être situé à l’extérieur, pour le regarder de plus haut ; Bref être Dieu lui-même !

En conclusion

Il semble donc acquis que nous ne connaitrons jamais tout (Heisenberg l’avait déjà dit à propos de la position d’un électron). et c’est peut-être tant mieux…

La question des dinosaures

Pourquoi Dieu a-t-il créé les dinosaures ? Était-ce vraiment utile ? Il s’est manifestement trompé puisqu’ils ont périclité. Mais Dieu ne peut se tromper. Il y a donc une raison. Pourtant, la présence des dinosaures, qui occupaient toute la biosphère, empêchait l’essor des mammifères, dont nous sommes les plus illustres descendants. Il a dû programmer leur extinction pour permettre à l’homme d’apparaitre et ainsi achever son œuvre. Lui qui est tout puissant aurait pu prendre le chemin le plus direct sans passer par la case dinosaure évidemment inutile ! Je repose donc la question Pourquoi Dieu a-t-il créé les dinosaures ?

L’avis du JÉRUSALEM POST

Une question simple : pourquoi ?

Pourquoi ces merveilles de notre univers ? Pourquoi ces formidables richesses, de l’infiniment grand à l’infiniment petit ?

La prodigieuse richesse de la vie, avec ses merveilles et aussi, hélas, ses malfaçons, est le fruit d’une pensée directrice. Il ne peut s’agir d’un tâtonnement aveugle. Nous ne sommes pas face à un gigantesque déploiement dû au seul hasard. En effet, devant la complexité inouïe de la réalité, dire que l’univers est le produit du hasard n’est absolument pas satisfaisant. Le biologiste Jean Rostand estime que cette explication par le hasard est totalement irréaliste, et il s’exclame :

« Il faut trouver autre chose… La science invite à se tourner vers Dieu… ».

Laissons la parole à différents savants

« Le champ ouvert à notre connaissance est immense. C’est nous qui manquons souvent de capacité d’émerveillement. Nous avons des yeux qui nous permettent de découvrir et d’admirer l’étonnante et merveilleuse richesse du monde réel. L’infiniment petit et l’infiniment grand, avec les quasars et les pulsars, la nature des gaz qui se trouvent à des milliards d’années-lumière. C’est absolument invraisemblable. On explore la cellule humaine, les particules fondamentales infiniment petites. Et je ne parle pas de la création artistique depuis que l’homme a gravé les premiers dessins sur les roches. Pour moi, un homme capable d’émerveillement reste toujours jeune. L’émerveillement, c’est la vie. La routine, c’est la mort. » Louis Leprince-Ringuet

« Pour le savant, la seule donnée primaire est le contenu de ses perceptions sensibles et des mesures qu’il en tire. Elle lui fournit le point de départ qui, par la voie de l’induction scientifique, le conduit à la recherche de Dieu et de Son ordre universel, but suprême, éternellement inaccessible, mais qu’il faut approcher autant que possible. » Max Plank et Dieu.

Qu’induit donc notre expérience quotidienne ? Y a-t-il un immeuble sans architecte ? Du pain sur la table sans la main invisible du boulanger ? Une auto sans mécanicien ? Une table sans menuisier ? Qui s’aventurerait à dire que des bouts de bois se sont rassemblés tout seuls ? Le hasard est-il capable de reconstituer un Boeing dont les pièces sont éparpillées dans un hangar ? Le code génétique est-il le fruit du hasard ? Autant de questions qui mènent à une réponse : Dieu est le Grand Architecte de l’univers !

L’Homme est un roseau pensant

Voici comment le biologiste Jacques Ruffié répond à toutes ces questions : « A mon avis, l’apparition du code génétique est le moment le plus décisif de l’Histoire universelle. Je pense que le jour où le code génétique est apparu, tout était joué. J’ai la conviction que ce n’était pas le fruit du hasard. En effet, peut-on imaginer écrire un livre, même avec un milliard d’années devant soi, en jouant les yeux fermés au scrabble ? »

C’est Abraham Lincoln qui s’exclamait : « J’arrive à comprendre qu’il soit possible de regarder la Terre et la société et d’être athée. Mais je ne comprends pas qu’on puisse se lever la nuit et dire qu’il n’y a pas de Dieu après avoir regardé le ciel. » Lincoln et Dieu.

Le savant est pénétré du sentiment de la causalité. Sa religiosité réside dans l’étonnement extatique en face de l’harmonie des lois de la nature, dans laquelle se révèle une Raison supérieure. Einstein résume ainsi sa démarche intellectuelle : « Ce qu’il y a d’incompréhensible, c’est que l’univers soit compréhensible ».

Pascal écrit dans ses Pensées : « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature. Mais c’est un roseau pensant. Même, quand l’univers l’écraserait, l’homme demeure plus noble que ce qui le tue. L’être humain sait qu’il sait qu’il meurt. L’univers matériel n’en sait rien. Toute notre dignité consiste en la pensée… Travaillons donc à bien penser. »

Darwin le reconnaissait avec une grande franchise :

« Quand je pense à l’œil, j’en frissonne ». Et il ajoutait : « Il y a bien longtemps qu’on sait que le hasard n’a été inventé par les matérialistes que pour remplacer Dieu ». Darwin, le Hasard et Dieu.

L’océanographe Jacques Cousteau écrit aussi :

« Je suis parvenu au bout de ma route à une certitude : l’univers vivant n’est pas le fruit du hasard. Il y a une unité évidente dans toutes les formes de vie. J’ai la chance de participer à cette symphonie générale, je mêle ma voix à l’hymne de la création. » Cousteau, le Hasard et Dieu

Dieu via Apollo

On pourrait encore mentionner encore une multitude de citations. Concluons avec celle de l’astronaute James Irwin, qui prit part au vol Apollo XV. Son exploration sur la Lune fut plus qu’une entreprise scientifique. Elle fut une intense expérience spirituelle. Il décida par la suite de consacrer sa vie à Dieu.

« Avant le 26 juillet 1971, je me considérais uniquement comme un astronaute. Quand nous sommes entrés dans l’Espace, nous avons eu une vision nouvelle de nous-mêmes et de l’univers. Un changement profond s’opéra en moi. Tournant les yeux vers la Terre, le désir me prit de partager avec tous mes frères humains l’idée que le rôle de l’homme dans l’univers est absolument unique. Il doit apprendre à vivre harmonieusement avec tous les autres hommes. J’éprouvai alors intensément la réalité de la présence de Dieu. Je ne crois pas blasphémer en disant que lorsque j’étais sur la Lune, j’avais le sentiment de voir la Terre avec les yeux de Dieu. »

Aujourd’hui ce qu’on appelait « l’hypothèse-Dieu » n’est pas condamnée d’avance. Bien au contraire, la conviction que Dieu existe est partagée par un très grand nombre par de sommités scientifiques de notre époque.