
Après Mélenchon n’aime pas les maths, les éditions des Chavonnes vous propose Mélenchon n’aime pas l’histoire, suite à sa brillante déclaration :
«Monsieur le Président, il vous reste à consulter l’Histoire de France pour apprendre que c’est la rue qui a abattu les rois, c’est la rue qui a abattu les nazis, c’est la rue qui a protégé la République contre les généraux félons en 1962 (en 1961 en fait). C’est la rue qui a obtenu la quatrième semaine de congés payés en 1968, c’est la rue qui a abattu le plan Juppé, c’est la rue en 2006 qui a obtenu le retrait du CPE, c’est la rue toujours qui porte les aspirations du peuple français lorsqu’il ne peut les faire entendre autrement» Mélenchon – septembre 2017
Certes, on peut dire que c’est la rue qui a abattu les Rois. En revanche, dire que “c’est la rue qui a abattu les nazis” est un contre-sens historique manifeste. On ne peut pas tout dire pour se faire mousser, m^me si ça claque aux oreilles fragiles !
Les éditions des Chavonnes proposent donc à monsieur Mélenchon cet article synthétique (comment Hitler est-il arrivé au pouvoir ?) qui lui permettra de réviser son programme du Lycée et d’éviter, la prochaine fois, de dire n’importe quoi.
Car non seulement la rue n’a jamais abattu les Nazis mais c’est justement la rue qui a porté Hitler (et Mussolini et Lénine) au pouvoir. Hitler s’est appuyé sur la masse ouvrière séduite par son discours social, sur l’argent de la bourgeoisie effrayée par le péril rouge, sur le ressentiment créé par le diktat du traité de Versailles (1919), pour arriver en 1933 au pouvoir par la voie démocratique. Il a ensuite bénéficié d’un soutien constant de sa rue, jusqu’aux dernières heures. Ce n’est pas la rue qui a abattu les Nazis, mais les Américains et les Soviétiques. A la veille de sa chute (LEDC conseillent d’ailleurs l’excellent film La Chute, de Oliver Hirschbiegel), la rue défendait encore le bunker (die Volkstrum), le dernier repère d’Hitler, jusqu’à la mort.
Par ailleurs, monsieur Mélenchon devrait également relire la constitution et aussi Montequieu (De l’esprit des lois) et Rousseau (Du contrat social). Car ce n’est évidemment pas dans la rue que l’on fait la loi. C’est au Parlement, la représentation, (certes imparfaite), mais la plus juste et la plus large de la population française. Si on considère que 100 000 personnes dans la rue peuvent faire la loi, alors réécrivions la constitution. Le plus gros groupe de pression ou celui qui aura le plus gros pouvoir de nuisance sera alors maître de la Loi et l’écrira à son avantage au détriment de l’intérêt général.
Le Parlement est le garant de l’intérêt général. La rue est toujours l’expression d’un intérêt particulier, sans doute légitime, mais toujours particulier.
Bientôt dans la même collection :
Mélenchon n’aime pas la démocratie lorsqu’elle ne le porte pas au pouvoir.
Déjà paru
- Mélenchon n’aime pas perdre
- Indécrottable Mélenchon
- Mélenchon n’aime pas les maths
- Quelle différence entre Mélenchon et Le Pen ?
- MELENCHON et le nucléaire
Et plus sérieusement
3 commentaires sur “Mélenchon n’aime pas l’histoire”
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