1945. Les Soviétiques ne sont plus qu’à quelques mètres du Reichstag. Encore quelques obus et ils pourront immortaliser la mort du Nazisme en hissant le drapeau rouge sur le bâtiment emblématique du IIIème Reich.

Mais au-delà de ce coup d’éclat, Les troupes communistes ont un autre objectif : capturer les chez Nazis. Malgré les recherches, ils restent introuvables. Peut-être à la Chancellerie du Reich. De nombreux corps sont retrouvés dans le bunker installés sous la chancellerie : certains intacts d’autres en partie calcinés. Une dizaines d’officiers SS ou de hauts gradés se sont suicidés.

A l’extérieur, dans le jardin de la Chancellerie, ils découvrent deux autres corps visiblement incinérés à la hâte : il s’agit du couple Goebbles. Le manque de carburant n’a pas permis aux SS de faire disparaitre les traces. Il est assez facile d’identifier Joseph Goebbles, le chef de la propagande, et Magda, son épouse. Cette dernière, avant de quitter définitivement le bunker, a empoisonné ses six enfants, dont le prénoms commençaient tous par la lettre H en honneur de son Führer. Elle n’a pas supporté de voir grandir ses enfants dans un monde débarrassé du nazisme.
Les soldats soviétiques retrouvent également les corps des six enfants du couple. Mais pas de traces d’Hitler. Est-il mort ? S’est-il enfuit ? Impossible à dire. Staline souhaiterait pourtant avoir rapidement des informations sur le destin de son pire ennemi. Partout dans le monde, le doute s’est installé et les journaux titrent sur la fuite du Führer, en sous-marin, au Japon, en Espagne ou même en Argentine. Pendant ce temps, le Maréchal Keitel signe la capitulation sans condition de l’armée allemande. L’Amiral Doenitz prend officiellement les fonctions de chancelier. Les recherches dans les ruines du bunker permettent de découvrir un moustachu étrangement ressemblant : mais la moustache ne fait pas Hitler. Ce n’est pas lui ! Cette découverte macabre donne naissance à la thèse du sosie resté à Berlin pour faciliter la fuite du Führer. Cette thèse sera particulièrement tenace et vit encore aujourd’hui.

Lors d’un tour de garde, un soldat butte dans une botte qui émerge du sol labouré par les obus. Voilà qui li serait utile. Il tente de l’arracher de la terre mais rien à faire. Alors il creuse et tombe sur des restes humains. Il appelle à l’aide et on exhume rapidement deux corps supplémentaires. Mais cette fois-ci, les SS ont été généreux et ont réussi à incinérer correctement les cadavres de telle sorte qu’ils sont manifestement non-identifiables. On fait venir les services secrets du Smersh, l’organisme de renseignements de l’Armée Rouge, ancêtre du KGB de Béria et une interprète est mise à disposition : il s’agit de Yelena Rzevskaya. Seules les dents sont intactes. On fait chercher alors le dentiste personnel du Chancelier, mais ce dernier s’est enfuit de Berlin, il y a plus de 15 jours. Par chance, son assistante, Käthe Heusermann, est encore là et elle est formelle : les deux bridges en or sont bien ceux d’Hitler, il n’y a aucun doute.

Le second corps est donc celui d’Eva Braun. L’information remonte immédiatement à Staline. Il nomme alors un général qu’il envoie à Berlin pour confirmer les informations. On réinterroge Käthe Heusermann : de nouveau elle confirme que la mâchoire retrouvée dans les jardins de la Chancellerie est bien celle d’Hitler : elle a assisté à toutes les opérations et a pu faire un dessin précis de la calamiteuse dentition du Führer. Le général lui demande de faire ses bagages, pour une semaine, pas plus, un voyage à Moscou… Le lendemain, elle est embarquée dans un avion-cargo à destination de la capitale soviétique. Elle y restera enfermée dans un cachot des services secrets pendant 15 ans, sans, aucun chef d’accusation.
Postdam – le 2 aout 1945

Le mensonge de Staline
Les trois grands vainqueurs se partagent le monde. Un rideau de fer s’abat sur l’est de l’Europe. Un journaliste demande à Staline s’il sait ce qu’est devenu Hitler. Alors qu’il a tous les renseignements en main, alors qu’aucun doute n’est possible, Staline, dans ce qui restera le premier d’une longue série de mensonges de l’Union soviétique, affirme que le dictateur a réussi à s’échapper de Berlin pour rejoindre un pays d’accueil, sans doute l’Argentine de Perón. Pourquoi ment-il ? Parce qu’une information que vous êtes le seul à détenir vous donnent du pouvoir. Les thèses les plus folles se développent alors : il est au Japon, on l’a vu partout en Amérique du sud, il est en Angleterre !
Yelena Rzevskaya est scandalisée. Elle a sympathisé avec Käthe Heusermann et souhaiterait parler. Mais la censure soviétique règne. Toute publication est contrôlée par le parti.
Il faudra attendre 1911, la chute du mur de Berlin (1989) et de l’Union soviétique (1991) pour que les archives soient ouvertes et que l’on retrouve enfin les restes d’Hitler, que l’on confirme la thèse officielle : il s’est suicidé avec Eva Braun en se tirant une balle dans la tête dans son bunker après avoir avalé une capsule de cyanure.

Käthe Heusermann a fait 15 ans de prison pour la seule et simple raison qu’elle détenait un secret que Staline voulait cacher au monde.
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