Les gens et les autres

C’est terrible. J’ai une chance inouïe. Depuis que je travaille, je suis toujours dans un environnement enchanté. Les cons sont ailleurs. Les cons sont les autres, ceux du bâtiment d’en face, les clients, les fournisseurs, les contrôleurs, ceux de Paris.  C’est comme si j’étais né sous une bonne étoile ; une étoile qui éloignerait la connerie de mon bureau. Ce matin, au café, comme tous les matins, chacun en avait contre « les autres », ces fameux cons qui ne comprennent rien à rien, qui ne connaissent pas le travail, mais qui nous donnent des consignes, qui réclament sans arrêt du papier, des justificatifs, vingt mille signatures… Ah les autres ! C’est comme les gens ! Ils ne savent pas conduire ! Ils se gargarisent des conneries de la télé, ils achètent tété Z et  vont s’extasier au salon de l’auto devant le dernier modèle de chez Peugeot qu’ils ne pourront jamais se payer… Les gens sont cons de nos jours.

Le plus beau dans tout ça c’est que moi-aussi je suis le gent de quelqu’un  et qu’avant, j’étais un de ces fameux « autres » dans un bureau parisien et qu’à cette époque, pour nous-autres, les cons, ils étaient tout en bas… Y aurait-il eu une migration soudaine ? Ou aurais-je définitivement de la chance pour amerrir systématiquement sur les îles bénies des gens intelligents ? Sans dout les deux.

Bref on est toujours le con d’un autre…