
J’ai aimé Paradise lost, j’ai adoré Escobar. On est cette fois-ci dans l’intimité du monstre, aux côtés de ses hommes de main, dans la jungle colombienne saturée d’humidité, les luxueuses haciendas, au bord des piscines remplies d’amazones et de Champagne, au cœur des champs de cocas, sur les décharges de Medelins où les gamins des favelas cherchent désespérément de quoi subsister… Escobar est un être paradoxal, parfois pétris d’humanité (lorsqu’il s’agit de sa famille) et capable d’une cruauté sans nom, lorsqu’il s’agit de défendre ses dollars. Personne n’est à l’abri, ni les juges, ni les ministres, ni les cartels concurrents, comme celui de Cali… Escobar savoure chaque fois la mise à mort de ses ennemis, de ceux qui l’ont trahi comme celle d’un tueur à gages à qui il avait confié une somme d’argent pour faire disparaître des journalistes un peu trop curieux sur son passé. L’imprudent a préféré profiter de la somme pour se payer des filles : le voilà maintenant ficelé comme une saucisse, avec un chien enragé attaché sur le dos. Les hommes d’Escobar frappent le chien pour l’exciter, pour qu’il puisse déverser sa férocité sur sa victime qu’il déchire comme du carton. Même les plus fidèles ne sont pas à l’abri… Escobar a fait construire une prison car il a décidé de se rendre aux autorités. En fait un bon moyen de réorganiser ses affaires… Il peut d’ailleurs y rencontrer librement ses associés. C’est là qu’il en découpe deux à la tronçonneuse. Escobar, soi-disant défenseur des pauvres, c’est des milliers de morts, de tous les milieux, des enlèvements, de la corruption à l’échelle industrielle, une impasse politique.

Mention spéciale à Javier BARDEM, incroyable de vérité dans le rôle d’Escobar et à la sublime Penelope CRUZ. Fernando León de Aranoa Avec Javier Bardem, Penélope Cruz, Peter Sarsgaardplus Genres Drame, Biopic, Policier Nationalité Espagnol
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