
Ô Jérusalem ou La création d’Israël en 1947 vue du côté Israélien et du côté Palestinien. Ô Jérusalem ressemble à un documentaire. Il est écrit caméra à l’épaule par deux journalistes qui semblent avoir vécu au plus près des protagonistes.
Un résumé et un avis critique
1947. L’État hébreux n’a encore aucune existence légale que chacun se prépare à la guerre. La Palestine est toujours sous mandat britannique et les soldats de sa Majesté exercent un semblant de mission de police pour maintenir l’ordre dans la poudrière. En 1917, déjà, la déclaration de Lord Barfour, ministre des affaires étrangères anglais, au représentant de la communauté juive du royaume-Uni (Rothschild) avait laissé entrevoir la position de la perfide Albion sur le sujet :
Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour les Juifs et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, soit aux droits et aux statuts politiques dont les Juifs disposent dans tout autre pays. Arthur James Balfour -1917.
Le premier à avoir théorisé l’idée d’un foyer juif fut sans doute Theodor Herzl, journaliste autrichien couvrant l’affaire Dreyfus qui, dans son État juif, prit conscience des périls dans lesquels vivaient sa communauté partout en Europe et qui vit la solution dans la création de l’État d’Israël.
A la fin de la seconde guerre mondiale, les Anglais sont de plus en plus réticents à engager des hommes et des moyens en Palestine. Ils n’ont qu’un souhait : se retirer de la terre Promise. Chaque camp, depuis longtemps, à amasser un véritable arsenal. Les fusils, achetés dans les stocks militaires des armées vaincues, sont chauffés à blanc. Golda Meir, ardente militante du sionisme socialiste, va prêcher la bonne parole aux États-Unis, auprès de la forte communauté juive qui lui remet une forte somme d’argent. Pour contourner l’embargo britannique, on démonte les armes lourdes sur le port de New-York et on transporte boulons, écrous, tubes roues en pièces détachés sous l’appellation “machines textiles”. Jérusalem doit redevenir juive, la ville sainte du peuple élu, la capitale de David et Salomon, le lieu du temple où les juifs du monde entier doivent pouvoir venir prier. Les arabes, bien entendu, ne le voient pas ainsi. Le grand Mufti de Jérusalem agite les foules musulmanes avec un objectif : rejeter les Juifs à la mer. Tous les éléments sont en place pour le bain de sang. Seule la présence britannique freine encore les ardeurs mortifères. Le « Partage » est finalement adopté par les Nations-Unies le 29 novembre 1947 à New-York. Camions piégés, attaques d’hôtel, rien n’est épargné à la ville de paix. Les Juifs, moins nombreux mais mieux organisés, parviennent à contrôler la ville. Les arabes sont poussés à l’exil, vers le nord au Liban ou en Syrie, vers l’est vers la Jordanie. La riposte alors s’organise. Après tous Jérusalem est encerclée par les armées du monde arabe. Il suffit d’organiser son siège pour lui faire rendre gorge. On côtoie les hommes forts des deux camps et notamment David Ben Gourion, qui proclame, le 14 mai 1948, la création d’Israël dans la liesse générale.

Dans la foulée, celui qui devenu le premier ministre de l’état hébreu créée l’armée israélienne en fusionnant ce qui n’étaient que ses embryons : la Haganah, l’Irgoun et le Lehi. Plus de 300 000 juifs européens vivent vivre en terre promise. Pourtant, on massacre des deux côtés. Les arabes connaissent leur village martyre , Deir Yassin, enflammé par des extrémistes juifs du groupe Stern. En représailles, les arabes affament la ville, tirent sur ses habitants.
Le vendredi 14 mai 1948, l’État hébreux voit le jour. 70 ans plus tard, la paix n’a guère avancé sur ce petit bout de terre sur lequel les yeux du monde entier sont dirigés.
Ô Jérusalem a le mérite de rester impartial. Car dans ce conflit tout le monde a raison et tout le monde a tort. Puisque le Coran et la Torah sont éternels et que chacun, à leur façon, présente une vérité différente, la guerre aussi sera éternelle. A moins qu’un nouveau prophète ne vienne un jour adoucir ces mœurs belliqueux, gravés dans des livres sacrés que des milliards d’humains lisent au pied de la lettre.

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