On a lu pour vous : Qu’est-ce que la philosophie antique ? de Pierre HADOT

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Pierre Hadot (1922 – 2010) – Qu’est-ce que la philosophie antique ?

L’ouvrage entend présenter les principaux traits de la philosophie antique qui se caractérise avant tout par une pratique collective au sein d’écoles proposant chacune un choix de vie sous-tendu par un discours.

Résumé – Qu’est-ce que la philosophie antique ? – Pierre Hadot

PREMIERE PARTIE – La définition platonicienne du philosophe et ses antécédents

I – La philosophie avant la philosophie – Les premiers penseurs grecs apparurent en Asie mineure, au VIsiècle avant notre ère. Aux mythes expliquant la création du monde, des hommes et de la cité par la lutte entre des entités personnifiées, ils substituèrent des théories rationnelles invoquant la confrontation de réalités physiques. Les hommes n’étaient désormais plus reliés aux dieux mais à l’ordre universel. Historia, l’enquête, désigne la démarche intellectuelle de ces penseurs ; phusis, le processus créateur du monde. Chez Platon, la phusis n’est pas un principe d’évolution mais l’âme en tant que principe premier, antérieur à tout.

Dans la Grèce d’Homère, les jeunes nobles recevaient un enseignement destiné à leur inculquer l’aretê, l’excellence morale et physique requise par leur rang. Au Ve siècle, avec l’essor de la démocratie, il s’agissait d’acquérir les qualités physiques et spirituelles nécessaires à l’exercice de la politique et, avant tout, la maîtrise du langage. A cette époque apparurent les sophistes qui proposaient dans leurs écoles, contre rémunération, d’enseigner l’art de convaincre, de défendre indifféremment un point de vue ou son contraire par des techniques de discours mais aussi par la séduction de l’auditoire que permet la culture générale.

II – L’apparition de la notion de philosopher – Bien qu’il ait pu exister antérieurement, le mot philosophie apparut pour la première fois sous la plume de Hérodote, au Ve siècle, pour qualifier Solon, un homme d’expérience qui avait voyagé et s’adonnait à la sagesse, la sophia. Le sens de ce mot évolua beaucoup de la Grèce d’Homère à celle de Périclès, désignant successivement un savoir-faire concret, un art lié à de bonnes dispositions ou à une grâce divine, la parole du poète inspiré par les Muses capables de changer les cœurs, jusqu’à la pratique de l’ensemble des activités de l’esprit incluant le discours, les arts et les sciences, dont les Athéniens du Ve siècle étaient si fiers, ainsi que la sagesse dans l’objectif de savoir faire le bien.

III – La figure de Socrate – Socrate inspira des philosophes aux pensées très diverses : Platon, Aristippe de Cyrène ou Antisthène. Si Platon en rapporte l’image la plus précise, il est difficile de dissocier, dans ses dialogues, sa propre pensée de celle de Socrate qui restera historiquement à jamais un inconnu.

Socrate affirmait que la seule chose qu’il savait était qu’il ne savait rien. Il n’avait donc rien à apprendre aux autres. Dans la position du candide et questionnait ses interlocuteurs de telle façon qu’ils prennent conscience que ce qu’ils croyaient savoir était sans fondement. Prétendant qu’il voulait apprendre d’eux, il les mettait face à leurs contradictions et à leurs erreurs, les invitant à être, plutôt qu’à s’occuper de leur fortune. Par son magnétisme, par l’exemple qu’était sa vie, Socrate invitait chaque homme à accoucher son esprit du savoir et de la vérité qui étaient en lui et à passer de l’individualité à l’universalité.

Résumé – Qu’est-ce que la philosophie antique ? – Pierre Hadot

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