La loi de 1905 sur la laïcité

La loi de 1905 sur la laïcité a été portée par la Gauche. Merci à elle. Merci à Émile COMBES du parti de gauche démocratique, à Aristide Briand, ses principaux artisans (voir en fin d’article un bref résumé). La droite du début du XXème siècle avait alors tout fait pour torpiller le texte, attachée qu’elle était au fait religieux qui devait, selon elle, resté un des fondements de l’organisation de la société, notamment de l’enseignement.

Aussi est-il étonnant de constater en 2020 que cette même gauche, chaque jour un peu plus, porte de petits coups de canifs insidieux aux principes de laïcité en devenant, par calcul politique, le porte-parole des communautarismes et que c’est la droite, souvent la plus extrême, qui défend la loi de 1905 !

Il y a une liberté de critiquer les religions, mais moi je refuse de poser le débat sur la laïcité à partir des déclarations d’une adolescente de 15 ans (Mila a 16 ans, NDLR) parce que ce n’est pas à partir de comportements comme ceux-là qu’on peut poser sérieusement la question de la laïcité . Critiquer une religion, ça n’empêche pas d’avoir du respect. ça n’empêche pas d’avoir de l’éducation, de la connaissance, d’être intelligent par rapport à ce qu’on dit. Une adolescente, qui est peut-être encore en crise d’adolescence, si elle avait dit la même chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine, qu’est-ce qu’on aurait dit ? On aurait dit simplement : “un peu de respect”

Ségolène Royal sur France 3

Sidérant ! Jean-Luc MELENCHON est dépassé, lui qui, pour flatter son potentiel électorat, était passé maître dans l’art d’amalgamer volontairement critique de l’islam et racisme. La Gauche est devenu le meilleur défenseur des communautarismes. Citons le reste de la bande : Corbière, Obono (soutien du porte-parole du Parti des Indigènes de la République et qui “n’a pleuré Charlie”), Coquerel (soutien de Myriam Encaoua vice-présidente de l’UNEF), Plenel (défenseur inconditionnel de Tariq RAMADAN), Benoit HAMON (qui a participé à la marche organisée par le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) le 10 novembre 2019.

La une de Charlie Hebdo fait partie d’une campagne plus générale que l’actuelle direction de Charlie Hebdo épouse. M. Valls et d’autres, parmi lesquels ceux qui suivent M. Valls, une gauche égarée, une gauche qui ne sait plus où elle est, alliée à une droite voire à une extrême droite identitaire, trouve n’importe quel prétexte, n’importe quelle calomnie pour en revenir à leur obsession : la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l’islam et les musulmans. Edwy PLENEL


Cette phrase, qui désigne Charlie Hebdo comme un agresseur supposé des musulmans, adoube ceux qui demain voudront finir le boulot des frères Kouachi. Si demain on nous liquide tous, si demain nous ne sommes plus là, espérons qu’il subsistera quelques courageux qui demanderont justice contre ceux qui nous auront frappés, mais aussi contre les esprits qui les auront armés RISS rédacteur en Chef de Charlie Hebdo.

De l’autre côté de l’échiquier, on semble vigilant, voire intransigeant quant aux principes laïques.

Depuis 1972, étape par étape, une succession de textes, comme la loi Taubira sur la mémoire de l’esclavage, a démantelé cette liberté. Au motif de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme, on a multiplié les corsets et les restrictions. Aujourd’hui, ces belles intentions se retournent contre nous. L’islamophobie est une manière de rétablir le délit de blasphème. L’université al-Azhar, autorité suprême de l’islam sunnite, juste après la mort de Samuel Paty, tout en feignant de regretter cet attentat, rappelle son souhait de voir s’instaurer une régulation mondiale afin de pénaliser le blasphème ! On s’en prend à nos libertés ! Je suis sidéré, le mot est faible, que l’on veuille ressusciter en France la loi Avia dite contre la haine qui pénalise explicitement les propos islamophobes. Le cours de Samuel Paty aurait pu tomber sous le coup de cette loi ! Elle aurait été utilisée pour instruire les accusations contre lui. François-Xavier BELLAMY au Point

Je vais proposer la dissolution du CCIF et de BarakaCity, des associations ennemies de la République. Il faut arrêter d’être naïfs et voir la vérité en face : il n’y a aucun accommodement possible avec l’islamisme radical. Tout compromis est une compromission. Gérald DARMANIN.

Il y a au sein de La France insoumise une dérive islamo-gauchiste, je l’attribue à Danièle Obono. La députée Danièle Obono, dans un véritable manifeste au lendemain des attentats de ‘Charlie’, a ainsi expliqué qu’elle ne pleurait pas pour ‘Charlie’, mais pour l’interdiction des spectacles de Dieudonné (…) Quand on procède ainsi, on finit par ressembler à ses candidats. Manuel VALLS.

La loi de 1905 en (très) bref

La loi de 1905 assure la liberté de conscience et interdit le financement des cultes par l’État. Voici des extraits illustrant les principes de la loi:

  • Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. »
  • Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. (…). »

Le reste du texte de loi fixe les modalités d’application de celle-ci (répartition des biens de l’Église, associations cultuelles, etc.).

Les conséquences

  • Plus de cultes reconnus par l’État, qui reste neutre face aux religions et n’en finance aucune.
  • Les Églises ne relèvent plus du droit public et les ministres des cultes ne sont donc plus rémunérés par l’État.
  • Les Églises doivent s’autofinancer, mais peuvent utiliser gratuitement pour le culte les édifices qui leur appartenaient (comme les églises), mais qui sont devenus, avec la loi, propriétés de l’État.
  • Aucun signe religieux ne peut être apposé sur les monuments publics (écoles, mairies…).
  • Les nouveaux lieux de culte doivent être financés sur des fonds privés et non par les instances publiques.

Tour de passe-passe

À l’heure où une loi est en préparation pour lutter contre les séparatismes religieux, Coquerel maitrise parfaitement l’enfumage consistant à renverser le chef d’accusation, comme ses comparses Clémentine Autain ou Danièle Obono. Le but : montrer que ceux qui pratiquent le séparatisme le subissent, que les acteurs du séparatisme en sont en réalité des victimes. Mais ce tour de passe-passe idéologique ne fait que mettre en lumière la complaisance et la complicité de la France Insoumise qui préfère sacrifier l’idéal républicain de la laïcité sur l’autel de leur clientélisme communautaire. Ces anciens trotskystes adorateurs de Marx ont définitivement changé de barbu. Mais qui paiera l’addition ?*

Il suffit de lire (Foucault donc) pour prendre la mesure de la tentation identitaire, racialiste et, au fond, darwinienne qui n’a jamais cessé, depuis, de hanter la gauche française – et pour retracer la longue et, hélas, très puissante généalogie de cette façon d’assigner les opprimés à leur origine, de les enfermer dans leur couleur de peau et leur ethnie, de renverser et singer, en un mot, le racisme de l’extrême droite : l’islamo-gauchisme. Bernard Henri-Levy