
Déjà au XVI et XVII ème siècle, COPERNIC et GALILEE avait retiré la terre du centre de l’Univers, invalidant une thèse plus que millénaire défendue par l’église contre toute évidence. Le développement accéléré des sciences XIXème siècle permet d’éclairer les dernières zones sombres encore exploitées par l’église : après DARWIN (L’origine des espèces publié en 1859), il devient difficile de justifier le principe d’une Création ex-nihilo (décrite dans la Genèse de l’Ancien testament) qui aurait eu lieu environ 5000 ans avant Jésus-Christ. Pour expliquer l’évolution, DARWIN propose des pas de temps de l’ordre du million d’années, incompatibles avec les écrits religieux.
Ernest RENAN n’hésite pas, dans sa Vie de Jésus parue en 1863, à faire du Christ un homme. Le livre est immédiatement condamné par l’Église par une mise à l’Index. La médecine montre, par ailleurs, que la maladie n’a rien à voir avec un quelconque châtiment de Dieu, mais qu’elle trouve son origine dans la présence d’êtres microscopiques : les bactéries. Louis PASTEUR propose un vaccin contre la rage dès 1885, soignant grâce à la science. C’est ensuite au tour de la syphilis, puis du choléras. Claude BERNARD révolutionne la biologie. La psychiatrie fait entrer la démence dans le champ de la maladie et la sort, par la même occasion, de celui de la possession par le Malin. Nietzsche proclame, de son côté, la mort de Dieu et Marx fait de la religion une drogue utilisée par les puissants pour asservir le peuple.
Alors que le protestantisme fait preuve de souplesse, le catholicisme se cabre sur ses positions, refusant toute idée de progrès. Le Syllabus de Pie IX (1864) condamne toute forme de modernité. Dans le même temps, on constate dans la population française un manque d’assiduité quant au respect des sacrements : les mariages catholiques, les communions se font de plus en plus rares. La révolution de 1789 et son anti-cléricalisme avancé est encore dans les te^tes.
J’ai lu pour vous la loi de 1905 sur la laïcité
La commune de Paris, en 1870, voit resurgir cet anti-cléricalisme radical avec notamment l’exécution de l’archevêque de Paris. Avec l’émergence des partis ouvriers (Anarchistes, Socialistes,…) qui se réclament de Proudhon, de Bakounine ou de Marx le religieux devient l’ennemi du petit-peuple, car acoquiné au pouvoir. Son rôle dans l’éducation (l’endoctrinement) de la jeunesse est dénoncé. En 1881, sous l’impulsion de Jules FERRY, l’enseignement devient laïque, gratuit et obligatoire (de 6 à 13 ans). L’ordre des Jésuite est dissous. La liberté de la presse est reconnue en 1881, ainsi que celle de réunions. La III ème république s’assure le monopole de la formation des maîtres (les hussards noirs de la république) dans le cadre des écoles normales. Le pape semble rendre les armes : le cardinal LAVIGERIE en 1890 appelle à une adhésion sans arrière-pensée à cette forme de gouvernement qu’on appelle la république.
C’est dans ce contexte que le petit père COMBES défend le principe d’une séparation de l’Église et de l’État en défendant la loi de 1905 qui stipule, dans son article 1 : la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous réserve de dispositions d’ordre public énoncées ci-dessous.
L’État instaure le neutralité religieuse et s’attribue des responsabilités. Il se donne les moyens de garantir à chaque Français les moyens d’exercer librement sa religion dans le respect de celles d’autrui.
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