
Les goélands
D’inquiétantes ailes blanches rodent sur l’Atlantique
Tournent dans les nuages noirs menaçants, frénétiques
Elles inondent les longs quais solides et fiers du port
De plaintes terrifiantes de prophètes de la mort
Soudain, bravant la houle, d’un bel hiver précoce
Un chalutier usé par l’océan féroce
Se dessine sur la berge rocheuse du grand phare blanc
Traînant derrière lui le repas des goélands
Plantées sur les toits
Affamés par le froid
A l’affût des chalutiers
Ramenés par la marée
Les belles ailes blanches ensemble frénétique
Attirées comme des mouches par le banc hypnotique
Des poissons gras et tendres qui frétillent sous les eaux
De l’étendue ridée par le vent et les flots
La nuée gigantesque de mille oiseaux furieux
Se jette sur le maigre banc des pauvres malchanceux
Maquereaux et merlans, orphies et raies bouclées
Sortis de l’eau par les becs jaunes aiguisés
Plantées sur les toits
Affamés par le froid
A l’affût des chalutiers
Ramenés par la marée
Les ventres repus et lourds maintenant se replient
Sur les ardoises luisantes fracassées par la pluie
Le ciel retrouve enfin son repos hivernal
Superbe indifférence du port de la Turballe
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